U PAESE DI FELCE IN ALISGIANI
Le village se compose de plusieurs hameaux : Milaria, Volgheraccio et Poggiale. Il est la patrie de l’historien et chroniqueur corse Petru FELICE, dit Petru Cirneu (1447 – 1506), auteur de De rebus Corsicis. Il est né dans la tour de Poggiale.Le hameau de Milaria fut autrefois détruit, et reconstruit sur la crête. Notons que la chapelle du hameau voisin de Volgheraccio a été récemment rénovée. On trouve également dans ce hameau un palazzu, résidence génoise encore en très bon état.Le village est surplombé par le mont des Tre Pieve, qui délimite les anciennes pièves du Morianincu, d’Orezza et d’Alesani. La tradition raconte qu’un veau d’or vient y boire tous les soirs de Noël, à la fontaine de Chiosu.
L’église saint Côme et Damien in Felce in Castagniccia
PETRU FELCE, dit PIETRO CIRNEO (1447-1506)
Pietro Felce, fait partie, avec Giovanni della Grossa (1388-1464), Marc’Antonio Ceccaldi (1521-1561), Anton’Pietro Filippini (1529-1594), des chroniqueurs et historiens de la Corse que nous connaissons. Célèbre prêtre et historien de la Corse, il est l’auteur du fameux « DE REBUS CORSICIS » qu’il fait publier à Milan en 1732. Cet ouvrage de référence relate l’histoire de la Corse jusqu’au XVème siècle.
Pietro Ciméo, de son vrai nom Pietro Felce, est né à Pughjale, hameau de FELCE en Alésani, le 13 novembre 1447. L’héritage que ses parents se disposait à lui laisser est bientôt réduit à néant ; les uns volaient ses biens, les autres arrachaient les bornes et s’emparaient de ses champs. Dès l’âge de sept ans, pour subvenir aux besoins de sa famille qui mène une vie misérable, il devient gardien de troupeau de brebis au village d’Ortale chez son parent Ghilardino qui ne tarde pas à le dépouiller du peu qu’il possède encore sur lui. Les difficultés matérielles d’une telle l’existence le contraignent très tôt à quitter son village en se séparant à regret de son père Picino, de sa mère Coralluccia et de sa soeur Bianchina.
Après un voyage éprouvant qui le conduit du Cap Corse à l’Italie en passant par l’île d’Elbe, il arrive à Piombino où un érudit du nom d’Erfurth Conrad le prend sous sa protection, lui enseigne les lettres et lui donne des connaissances qui lui permettent de survivre. Après être passé par Vérone où il apprend la musique, Pietro mène une vie de nomade entre Mirandola, Venise, Encone. Il a la nostalgie de son île q’il a quitté très jeune et dont il n’a qu’un vague souvenir. Il se trouve à Pise lorsqu’il décide de se rentrer en Corse. Grâce à l’instruction qu’il a acquise Pietro peut prétendre à la prêtrise et obtient la cure d’ Ortale d’Alésani en même temps que la charge d’une école communautaire à laquelle chaque famille apporte son aide en versant une contribution. Pierto va s’appliquer à rétablir la paix sans y parvenir car l’invidia, les inimitiés, les discordes, déchirent le Pays. En but de nombreuses persécutions Corses et Génoises, il est contraint de retourner en Italie. Après avoir embrassé sa mère à laquelle il laisse de substantielles économie, il reprend son bâton de pèlerin et s’embarque à Brando pour la Toscane ; mais une violente tempête oblige le brigantin à se réfugier sur l’île de Capraia où les 33 passagers et lui même sont bientôt assailli par la faim et par les pirates. Après plusieurs jours, le navire peut enfin s’échapper et rejoindre la côte de Voltera. De là, Pietro passe à Rome (non sans avoir été victime en cours de route, de voleurs qui le détroussent de ses habits) pour rejoindre aussitôt le le diocèse de Forenza (commune de Potenza), comme curé de paroisse, où il va exercer son ministère pendant un an. Mais sa patrie lui manque et une nouvelle fois, il décide de retourner en Corse où il connaît d’autres déboires qui, à nouveau le contraignent à l’exil. Il quitte Felce et s’embarque à Brando pour rejoindre la Toscane. A Orbitello il est l’hôte de son parent Brunoro et de sa femme Caterina qui le soignent durant une longue maladie. Une fois rétabli, il se rend à Montalto où il va être chargé du salut des âmes. En 1475, Pietro apprend la mort de sa mère, de sa soeur et de son cousin germain Angeletto qui lui lègue une fortune considérable qui ne le décide cependant pas à rentrer en Corse. Il poursuit une vie errante qui le conduit à Petrella où il exerce le ministère ecclésiastique, à Rimini, à Venise . Une douzaine d’années plus tard, il décide de retourner à nouveau en Corse car la paix semble s’y être maintenant établie. Il s’embarque à Porto Ercole, non loin de l’île d’Elbe et débarque à Bastia où le gouverneur de la Corse Gentile Camilla lui interdit de continuer son voyage, prétendant qu’il arrive d’un pays pestiféré. En réalité, les génois le soupçonnent d’être un espion envoyé par les Vénitiens. Après 23 jours de captivité, il est enfin remis en liberté et peut rejoindre Felce
Pietru Ciméu finira sa vie à San Antonio di Campoloro en 1506.
A storia di Petru Cyrnea