Spelunca-Liamone | Rezza

Rezza

Rezza

Rezza se situe dans la piève de Cruzini, occupant la vallée de la rivière éponyme, qui prend sa source au-dessus de Pastricciola jusqu’à rejoindre le Liamone, fleuve qui se jette dans la mer Méditerranée au golfe de Sagone, au nord du golfe d’Ajaccio.

Le village est l’une des cinq communes de la vallée du Cruzinu. Situé à environ cinquante kilomètres d’Ajaccio et à une altitude moyenne de 450 mètres, c’est un véritable village de montagne qui s’étire sur treize hameaux. I rezzinchi (les habitants de Rezza) se répartissent entre différents quartiers plus ou moins éloignés les uns des autres : u chicciolu, e muricce, nivale, a casanova, rezza, nucichje, e scale, gabia, u rinaghju, pedicroci, a scanafaghjaccia, e piane, a chjappa. Le toponyme Rezza a été choisi pour désigner toute la commune. Il s’agit plus précisément d’un phytonyme : comme c’est souvent le cas en Corse, un végétal est à l’origine du nom donné à un lieu géographique. Ici c’est une espèce endémique de ronce qui a servi à la dénomination du village.

Mais il n’en fut pas toujours ainsi et le choix de Rezza comme nom du village relève d’une anecdote singulière. C’est en 1921 que la municipalité adopta ce toponyme au détriment de Scanafaghjaccia usité jusqu’à lors. Le maire de la commune de Scanafaghjaccia, Jean-Dominique Nicoli, reçut une requête insolite de l’administration préfectorale. Celle-ci lui demandait de modifier le nom de son village, car son orthographe et sa prononciation étaient jugées trop compliquées par cette instance. Le premier magistrat, originaire du hameau de Rezza, proposa donc cette appellation. C’est ainsi que par décret du 23 avril 1921, paru dans le journal officiel du 12 mai 1921, Scanafaghjaccia devint Rezza.

Au hameau de Scanafaghiaccia, on peut, selon la légende, entendre un son de cloches merveilleux si l’on s’aventure dans les bois la nuit de Noël. Autrefois dans la chapelle du hameau, elles faisaient l’orgueil de ses habitants tant le bronze qui les formait produisait un son pur. À l’époque de la conquête génoise, les villageois se révoltèrent, et, en représailles, Gênes envoya ses hommes raser le hameau. Alertés, les habitants allèrent cacher leurs précieuses cloches dans la forêt, et plus jamais personne ne les retrouva.