Spelunca-Liamone | Osani

Osani

Osani

Dominant le golfe de Porto, le petit village d’Osani se compose de quelques hameaux dispersés sur les pentes du Castellacciu, et s’étend jusqu’à la mer. Curzo, l’un des hameaux principaux, possède une belle église ainsi que de vieilles maisons aux façades de granit. Le littoral est gardé par des tours génoises, sur les îles de Gargalo et à Elbo.

Par le passé, le territoire a connu une installation humaine et une occupation dès les premiers temps de la Préhistoire et au Néolithique ancien, comme l’attestent plusieurs tours génoises. Elles étaient destinées à la lutte contre les attaques barbaresques au XVIe siècle sur Gargalu, Elbu et Girolata, qui par la suite ont été renforcées par un fortin. Les Barbaresques connaissaient bien la plage d’Osani, et accostaient souvent dans le golfe. Les gardiens de la tour rencontrèrent un jour un prisonnier des Turcs, qui avait réussir à s’échapper du bateau après plus de vingt ans de captivité. C’est également dans le golfe que la flotte de Dragut fut détruite par les Génois en 1540. Le corsaire fut capturé et condamné aux galères ; il dut attendre trois ans avant d’être racheté par le dey d’Alger.
Osani a ainsi été construit à l’emplacement d’un village médiéval déserté qui appartenait à la pièce Sia. Celle-ci a été ravagée par les Génois en guerre contre Giovan Paolo da Leca.

Par la suite, les bergers ont continué à fréquenter ces terres littorales durant l’hiver, et à la fin du XVIIIe siècle, certains ont fini par se sédentariser et y bâtir les hameaux. La région a d’ailleurs fait l’objet d’une exploitation minière, mais le rendement n’ayant jamais été très important, la mine a finalement été abandonnée en 1974. On y trouve cependant quelques vestiges attestant de cette activité comme les puits à Cardella, Murato et Sperone.

Au nord d’Osani, dans le cimetière, on peut voir une tombe de granit richement décorée. C’est celle du jardinier Lorenzo, qui vécut une histoire d’amour tragique. Sa fiancée s’appelait Calixta, et les deux jeunes gens devaient se marier. Pendant une épidémie, la jeune fille partie soigner les malades avec la confrérie. Pressentant qu’il ne la reverrait jamais, Lorenzo mourut de chagrin le soir du départ de Calixta. Touchés par cette histoire, les villageois décidèrent d’ériger une tombe à la mémoire du malheureux, la plus belle du cimetière. Mais personne ne sut jamais où était morte Calixta. Une légende raconte que depuis, certains soirs d’été, on peut voir le fantôme du jardinier qui guette l’horizon en attendant sa promise.