Haute Vallée de la Gravona | Ocana

Ocana

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Autrefois gardé par le château de l’Orese dont il ne reste que des ruines, Ocana est de construction ancienne, et la plupart de ses habitations sont bâties à flanc de montagne. On raconte au village que le château n’eut jamais qu’un seul seigneur, qui fut jeté dans le ravin par son chevrier pour avoir outrepassé son droit de cuissage en courtisant la femme de ce dernier. Le site d’Ocana est exceptionnel, et offre un très large panorama sur les gorges du Prunelli. Construite sur une hauteur, l’église Saint Michel possède un clocher carré. Jusqu’au XIXe siècle, les morts du village n’étaient pas enterrés au cimetière, mais dans un charnier situé à environ cinquante mètres de l’église. Si le curé mourait, il était placé sur une chaise devant les corps des paroissiens, disant ainsi la messe pour l’éternité. On peut aussi visiter la chapelle de l’Annunziata, à l’est du village. Cette chapelle est aussi consacrée à Saint Antoine, et un pèlerinage y avait lieu autrefois. Détail curieux, les pèlerins avaient coutume de manger un oignon le long du chemin. On raconte qu’autrefois, avant la construction de la chapelle, les enfants se noyaient souvent dans le Prunelli, situé en contrebas. Le patronage du saint aurait mis fin à cette malédiction.

Les traces d’un passé tumultueux :

Dans la monographie qu’il consacre à Canale père, Alphonse Duval (franciscain ayant officié dans la paroisse durant les jours sombres de l’occupation.) situe le point de départ de l’histoire du village en l’an 1531. En effet avant cette date, le nom de la localité n’est cité nulle part bien que les inscriptions rupestres tracées au milieu des ruines médiévales de la montagne d’Orese attestent d’une présence humaine en ces lieux dès le XIVe siècle. La séculaire église Saint-Michel, illuminée toutes les nuits, veille aujourd’hui sur une agglomération en forme de libellule ou de papillon aux ailes déployées et dont les méandres et les nombreux quartiers gardent jalousement les secrets d’une histoire chargée. Les mystères excitant l’imagination et inspirant le poète, « contentons-nous de rêver et de conjecturer », ce que n’a sans doute pas manqué de faire Diane de Cuttoli, célébrissime poétesse Ocanaise du XXe siècle.

Une étymologie tous azimuts :

Diverses pistes plus ou moins plausibles s’offrent à nous quant à l’étymologie du vocable Ocana, qu’elles soient latines, gauloises, italiennes ou bien basques ou ibères. Relatons simplement cette dernière qui semble la plus réaliste parce que se rattachant a des faits concrets remontant au 15e siècle. Vincentello D’Istria était seigneur féodal du château d’Orese de 1418 à 1434. Ami du roi d’Aragon il en avait reçu des hommes qu’il amena au château d’Orese, prison d’état d’alors. Pour vivre sur place, ces derniers, tous Espagnols, construisirent des maisons qui s’agglomérèrent en village auquel ils donnèrent le nom de leur ville natale Ocana. En effet, il existe à côté de Tolède une petite ville appelée Ocana. À l’origine elle était la capitale d’une tribu de race Celtibère : les Olcades. D’Olcania ou Olcadia elle s’est transformée en Ocana. On dénombre deux autres Ocana en Espagne, une en Inde, ainsi que plusieurs au Pérou, en Colombie et à Cuba, conséquences de la conquête de l’Amérique.

Une pléiade de légendes :

Si les nombreuses pierres de la commune pouvaient parler, que ne compteraient-elles pas ? Les légendes que la tradition populaire a véhiculées s’égrènent comme les perles d’un collier : « Le charnier bavard », « le bucher du déshonneur », « pour les vivants et les morts », « le bal des sorciers » etc.. Nous parlerons de deux d’entre elles parmi les plus connues et les plus significatives dont voici l’histoire :

  • U ponte de sette polli : au sud-ouest d’Ocana se trouve le pont de la Pietra-Palmento, qui rappelle une noyade en série dans le Prunelli. En l’an 1000, le Comte Arrigo Bel Messere et le Comte Forte de Cinarca se querellèrent à propos d’une terre mitoyenne. Le comte de Cinarca assassina Bel Messere qui passait sur le pont entouré de ses 7 fils qu’on noya comme des poulets, assure la légende. On nomma alors le pont "Ponte de Sette Polli" et on se lamenta : E morto il conte Arrigo Bel Messere e  Corsica sara di male in peggio !
  • La parole et l’oubli : Sur la montagne de l’Orese, se dressent les ruines d’un château dont le seigneur, nous dit la légende, était, le comte d’Orese. Il avait droit de cuissage. Questionnant un de ces jeunes chevriers qui refusait de se marier, il apprit par la bouche de celui-ci qu’il n’entendait pas qu’un autre ait eu sa femme avant lui. Le comte promit alors de ne pas exercer son droit sur le jeune homme. Lorsque ce dernier se maria, son seigneur ne respecta point sa parole. Courroucé, le jeune mari le précipita dans un ravin. Histoire fausse sans doute, le seul seigneur connu du château étant Ghilfucio D’ornano.