Haute Vallée de la Gravona | Carbuccia

Carbuccia

Carbuccia

Dans la vallée de la Gravona, au cœur de l’ancienne piève de Celavo, Carbuccia est un vieux village de montagne aux maisons de pierres et aux montées en escalier. Dans la région, il est un des premiers que l’on trouve sur son chemin. Il s’étend alors sur un versant ombreux et boisé sur la chaîne rocheuse du Rinosu, au creux d’un repli créé par le contrefort du mont Cachjoni (culminant à 1 265 m d’altitude). Son paysage se compose alors de peu de plaines, majoritairement on trouve une alternance de pentes abruptes et de vallons profonds dans lesquelles foisonne une épaisse végétation caractéristique de la Méditerranée. La commune est d’ailleurs adhérente au Parc naturel régional de Corse.

Au milieu de ce manteau végétal se trouvent de nombreux sentiers. On y trouve notamment les « stretti », ces anciens chemins muletiers qui reliaient par le passé les villages et vallées de la région. Leur caractère étroit et pentu nécessitait de les pratiquer à pied ou bien à cheval, car les routes reliant Carbuccia ne sont que de construction récente, à la fin du XIXe siècle.
La stretta reliant Carbuccia à Aucciani, traversant le torrent de Fior di Camara, la vallée de la Gravona et son sous-bois. Elle donne accès à plusieurs sites préhistoriques, ainsi qu’à des points de baignade.
La stretta de Carbuccia à Peri, bordée de très antique bordé de murets de pierres sèches. L’ONF y a d’ailleurs aménagé un sentier pédagogique permettant la découverte, en plusieurs stations, des peuplements et de la vie de la forêt. S’y trouvent aussi, plusieurs sources.

Histoire et patrimoine :

Le village d’origine médiévale a été fondé par les descendants du comte Ugo Colonna. Mais des sources et témoignages archéologiques attestent d’une implantation humaine plus ancienne : plusieurs installations préhistoriques et protohistoriques, des sites d’habitat (Capu Retu et A Petra à u Santu) des tombes sous roches ou des replis fortifiés. En effet, après la conquête romaine en 259 av. J.-C., les habitants du site fortifié de Capu Retu établirent un village au lieu-dit U Marchesu. Par la suite, durant le Moyen — Âge, cet espace a servi de refuge lors des nombreuses invasions barbaresques. C’est aussi ici qu’a été érigé la toute première église, honorant Saint-Sylvestre, et datant du VIIe siècle.

On trouve aussi les vestiges d’une ancienne église, par le passé dédié à Saint-Jacques, et datant du XIe siècle. Elle a été détruite puis reconstruite en 1653, avant d’être démembrée à la fin du XIXe siècle. Il ne reste aujourd’hui que le chœur, qui a été transformé en chapelle seulement à l’époque moderne. Elle est alors dédiée à Sainte Anne. Elle possède des éléments architecturaux baroques, plusieurs fois remaniée, ainsi qu’un clocher de forme pyramidale, de style assez peu commun sur l’île.

La nouvelle église dédiée à Saint-Jacques ne sera réédifiée que bien plus tard, au XIXe siècle. Située au centre du village, elle prend le titre de l’ancienne église, et ont été aussi récupérées des pièces de son mobilier :

  • la statue processionnelle de San Ghjacumu en bois de poirier peint (datée approximativement entre le XVIe et le XVIIe siècle),
  • une cloche datée de 1599 et classée aux Monuments historiques,
  • un ancien tabernacle en marbre avec sa porte peinte représentant le Christ expirant,
  • un autre tabernacle en bois doré datant du XIXe siècle,
  • des tableaux modernes de Pietri Corsen,
  • des vitraux réalisés par le maître-verrier VanGuy de Tours,
  • un chemin de croix sur bois.

Le tout premier emplacement habité a été Pulacciu, mais qui par la suite a été ravagé à plusieurs reprises. Parmi les maisons qui composent le village, en contrebas de la commune, les plus anciennes ne remontent d’ailleurs qu’au XVe siècle. Aujourd’hui Carbuccia se compose de cinq hameaux organisés autour de deux fontaines voûtées (typiques de l’art du XIXe siècle) et accompagnées de leur lavoir. On trouve donc :

  • U Fondu (composé de Carbucci, U Pulacciu, datant du XIIe siècle),
  • A Casanova,
  • U Cardetu (agrandit avec A Ricineta au XIXe siècle),
  • A Costa (datant du XVIIIe siècle)
  • A Rusticaccia (datant du XIXe siècle).

Vous pourrez évoluer entre les différents quartiers de ces hameaux en arpentant leurs divers chemins empierrés, les reliant les uns aux autres. Et sur le paysage de fond du Monti D’oru et du col de Vizzavona, le village arbore des maisons aux façades de pierres, caractéristiques des villages corses, et de vieux fours à pain encore conservés.

Le village s’est développé au fil des années autour de l’exploitation de ses ressources naturelles, notamment la châtaigneraie et l’oliveraie. Mais c’est surtout à l’époque moderne, au XIXe siècle, avec l’amélioration du réseau routier et la construction d’un pont au-dessus de la Gravona ainsi que la mise en place du chemin de fer que le territoire connaît son plus fort développement.

Activités et lieux d’intérêt :

Ce terroir d’établissement d’une très ancienne civilisation agropastorale, ou refuge temporaire contre les envahisseurs, recèle de multiples sites préhistoriques encore peu connus. Le territoire de Carbuccia en forme comme le verrou. C’est pour cela qu’il est si riche en vestiges de ces époques, à commencer par le « Casteddu di Capu Retu », forteresse de l’âge du bronze perchée sur un piton rocheux qui surveille la plaine, ou encore d’innombrables abris rocheux, autrefois habités, qui jalonnent le maquis.

  • Casteddu de Capu retu : ensemble fortifié daté de l’âge du Bronze ancien, puis réutilisé pendant l’âge du Fer et le Moyen-Âge.
  • Les sites pré et protohistoriques de Pitraghja, Capazzu, Petra a u Santu, Grutteddi, Capiteddi, etc..
  • Plusieurs sites médiévaux : les chapelles disparues de Sant’Ulaghja, San Cirnovu, San Ghjorghju, San Sulvestru) et l’ancien village Marchesu
  • Des tombes carolingiennes à Furculaccia
  • La chapelle Sainte-Anne, autrefois église sous le titre de SAN GHJACUMU, datée du XIe siècle. Elle a été reconstruite en 1653, puis transformée en chapelle à partir de 1884. Elle dispose d’un autel à gradins et de nombreuses statues.
  • La nouvelle église de Saint-Jacques édifiée en 1884. On y trouve de nombreuses statues, un tabernacle ancien, une cloche datée de 1599, et des tableaux.
  • La chapelle Sant’Antoni
  • Sur l’ensemble de la commune, plus de trente aires à battre le blé, dallées en pierre, cinq moulins à farine, trois moulins à huile d’olive, cinq fours à tuiles, de nombreux sentiers anciens remis en valeur pour circuler à travers les maquis et les châtaigneraies.

Pèlerinage le 26 juillet — Sainte Anne
Fête patronale le 25 juillet — San Ghjacumu
Pèlerinage le 13 juin — Sant’Antoni